L’île Maurice possède parmi les plus beaux récifs coralliens du monde et constitue un sanctuaire pour une faune rare et endémique. Même si le Premier ministre a annoncé ce mercredi que tout le fioul des réservoirs du navire échoué avait été pompé, un millier de tonnes de pétrole s’est écoulé depuis la fin du mois de juillet et une centaine de tonnes d’hydrocarbures est encore à bord, menaçant cet écosystème aussi exceptionnel que fragile, comme le montre la vidéo ci-dessous.
A l’instar du célèbre dodo, la tortue géante avait totalement disparu de l’île Maurice à cause de l’homme. L’animal est pourtant un élément clé de l’environnement local, dispersant la faune endémique grâce à ses déjections. La fondation pour la vie sauvage de l’île a donc introduit sa cousine des Seychelles sur la réserve de l’île aux Aigrettes. Une réussite aujourd’hui remise en cause par la marée noire provoquée par le « Wakashio ».
Sur l’île aux Aigrettes vit aussi le pigeon rose. En 1990, il n’en restait plus que neuf dans la nature. Dans la réserve, à l’abri des prédateurs introduits par l’humain, ce pigeon – l’un des plus rares au monde – se porte bien. Ou plutôt se portait bien. Qu’adviendra-t-il de lui ou de l’adorable Zostérops de Maurice si leur dernier sanctuaire est pollué par le pétrole ?
Déjà, dans la mangrove, on voit les ravages de cette huile gluante, collante. Elle souille les eaux paradisiaques des récifs coralliens, véritables sanctuaires pour une faune incroyable.
C’est aussi dans cette région, au sud-est de Maurice, que se trouve le parc marin Blue Bay, avec ses coraux tous plus somptueux les uns que les autres. Les scientifiques y ont recensé près de 38 espèces, ainsi que plus de 72 espèces de poissons.
Un incroyable spécimen de corail lobophyllia, que certains spécialistes disent âgé de plus de 1 000 ans, souffrait déjà du réchauffement climatique. Il est maintenant menacé par le pétrole.
Désastre environnemental et social
Un tel écoulement de fioul est un désastre pour l’environnement mais aussi pour la société car une grande part des habitants de Maurice ne vit que de la pêche et du tourisme.
Joseph Stiglitz : « Nous avons construit une économie dépourvue de roue de secours »A l’instar de l’essayiste Ariel Saramandi, de nombreux Mauriciens s’inquiètent de cette catastrophe dans une zone protégée et veulent participer au sauvetage du littoral.
« Tout le monde est dévasté. Il est prévu de collecter des cheveux pour en faire des filets naturels qui absorbent le fioul. J’espère que ça va servir. »
Everyone's devastated. There are plans to collect hair and make natural nets to soak up the oil, I hope that goes a… https://t.co/zlt9Z5GP57
—Ariel_Saramandi(@Ariel Saramandi)
Beaucoup ont choisi de venir directement prêter main-forte pour tenter de limiter les dégâts, comme le surfeur Willow-River Tonkin.
« Je souris mais seulement parce que notre nettoyage du pétrole a été une réussite, faisant du mieux que nous pouvions dans des zones particulièrement touchées. Pourrons-nous vraiment réussir à les rendre propres ? Si quelqu’un a des contacts avec des experts sur la meilleure façon d’éliminer l’huile dans des zones pratiquement inaccessibles, merci de me le faire savoir. »
Willow-River Tonkin
Une équipe d’experts de l’ONU a été dépêchée sur l’île afin de participer aux efforts pour empêcher la fuite d’hydrocarbures d’endommager encore plus son environnement, alors que de nouvelles fissures sont apparues dans la coque du navire.
August 12, 2020 at 10:29PM
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Tortues, coraux… voici les espèces menacées par la marée noire du « Wakashio » à Maurice - L'Obs
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corail
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